(Test) Fallout New Vegas sur Xbox 360

Fallout New Vegas a été développé par Obsidian, fondé par Chris Avellone, dont le travail est connu sur Fallout 2 et dont l’objectif était d’utiliser le moteur de Fallout 3 pour créer un jeu se rapprochant bien plus des deux premiers opus.

Autant Fallout 3 essayait d’amener de nouveaux joueurs sur la licence, autant ce Fallout New Vegas reste orienté puriste. On note tout d’abord le retour des traits optionnels, caractéristiques apportant certains avantages au personnage, parallèlement à certains inconvénients. A coté de cela un mode « hardcore » fait son apparition. Ce mode hardcore vous fera gérer vos provisions d’eau, de nourriture, la fatigue, le poids des munitions ainsi que des stimpacks régénérant votre vitalité de manière progressive et non instantanée. Enfin, le jeu note le retour de plusieurs factions qu’il vous faudra gérer en fonction de votre réputation.

Niveau ambiance, vous allez évoluer dans un monde post-apocalyptique après un holocauste nucléaire. Les survivants tentent de reconstruire sur les ruines de l'ancienne civilisation. Vous serez amené à côtoyer des super-mutants, des goules et divers groupes d'humains. L’histoire se déroule dans le désert du Mojave dans la banlieue proche de New Vegas. Une ville libre où les casinos ont été reconstruits sur les décombres fumants de l’ancien monde, assurant soi-disant une sécurité relative aux truands, prostituées et autres junkies au milieu des combats de la Légions de César, des esclavagistes et de la RNC (une sorte de gouvernement venant du peuple et tentant de rétablir l’ordre). A coté de ces factions, de nombreux groupements humains ou non humains tentent de survivre, essayant pour la plupart de profiter du chaos pour en tirer quelques avantages.

Votre personnage, un coursier, se prendra une balle dans la tête dès le début du jeu. Survivant miraculeusement, il cherchera à savoir la raison de cette tentative d’assassinat pour finalement prendre part au conflit visant à prendre le contrôle du barrage Hoover (principale source d’énergie électrique de New Vegas). Il n'y a donc pas de scénario tortueux et de chemin balisé. La trame scénaristique est presque inexistante. Le jeu se décompose en deux étapes. D’abord, il s’agira d’aller à New Vegas pour enquêter sur votre assassinat. Arrivé à  destination, ce scénario assez linéaire s’arrête. Vous devrez alors décider quoi faire. Soit vous venger de votre assassin et vous ranger auprès de la RNC pour le contrôle de Vegas. Ou alors aider une des familles de Vegas, pour peut-être les trahir les uns après les autres afin d'obtenir le contrôle à la fin ? Cette absence brusque de guide est très déstabilisant car je me suis retrouvé  à me demander ce qu’on attendait de moi avec un journal de quêtes presque vide. Il faut s’accrocher à l’objectif final : le combat pour le contrôle du barrage Hoover et savoir pour qui vous roulez ainsi que la méthode que vous allez employer. Le jeu consiste dans sa plus grande partie à explorer le monde et décider quoi faire avec les multiples factions secondaires afin d’avoir les appuis nécessaires, le niveau et l'équipement adéquat pour le combat final.

L’aspect « bac à sable » de Fallout New Vegas est inédit dans un jeu de rôle solo. Cet aspect n’a jamais été aussi développé, au point de laisser presque de côté le scénario principal. Ce choix de design est extrêmement risqué car le joueur n’a aucune ligne conductrice à se raccrocher. L’écriture des quêtes secondaires est donc très importante. Et heureusement, Fallout New Vegas s'en sort très bien. Les réactions des factions sont dynamiques par rapport à la réputation que vous avez vis à vis d’elles et celles-ci vous proposeront des quêtes particulièrement intéressantes et soignées.

Vous l’aurez compris, ce jeu n’est pas à mettre entre toutes les mains. Le joueur néophyte, en l’absence de chemin balisé, risque fort de se retrouver complètement perdu au bout de quelques heures de jeu, sans trop savoir quoi y faire. S’il choisit la facilité et fonce rapidement vers la fin du jeu (la prise du barrage Hoover), il risque fort de manquer les très nombreuses quêtes annexes qui font la qualité du jeu et de se heurter à un dénouement ingérable, étant insuffisamment préparé. Il faut donc pour s'en sortir et apprécier le jeu, se laisser porter par l’ambiance, prendre son temps, explorer la carte au maximum et résoudre les quêtes rencontrées.

A coté de cet aspect qui satisfera sûrement les vétérans du jeu de rôle, il faut souligner un certain déséquilibre dans les combats. Si les compétences du personnage font la part belle aux compétences non combattantes, il n’y a que peu de compétences de combat et celles-ci sont assez facile à faire évoluer jusqu’à ce que le jeu devienne une promenade de santé sans vrai challenge. A noter que l’auto-leveling adopté pour Fallout 3 n’a pas été repris ici et que les adversaires ont des niveaux différents selon les endroits que vous parcourez. Dommage qu’à partir de la moitié du jeu, quasiment aucun d’entre eux ne présente un intérêt tactique.

Tout cela aurait pu être également plus corsé si le mode hardcore implémenté dans le jeu était également mieux géré. Ce mode était une bonne idée mais se veut neutraliser en raison de l’abondance des ressources disponibles dans le monde. Vous ne risquez pas de manquer de nourriture ou d'eau. On regrette aussi cette grande facilité de se soigner des irradiations, les ressources naturelles étant pour la plupart irradiées, ce qui aurait rendu le challenge un peu plus intéressant.

Au final, nous sommes en présence d'un jeu où le fil scénaristique principal est mince et c’est au joueur de décider quelle sera la démarche à suivre. Quoi faire, qui aider, comment et pour arriver à quel résultat, sachant qu’il n’y a pas de choix parfait. Le jeu dressera un bilan des actes du joueur et de leur conséquences à la clôture de l’histoire. Si vous cherchez un jeu racontant avant tout une excellente histoire, vous risquez fort d’être déçu. C’est en effet les actes du joueur qui feront l’histoire, Obsidian, au final n’a fait que poser de décors, des factions avec chacune des intérêts opposés et des quêtes qui leurs sont propres. Pris en tant que tel, Fallout New Vegas embarquera le joueur dans l’ambiance extraordinaire de ce monde dévasté et celui-ci se fera plaisir en explorant les quatre coins de ce monde, afin de ne rien manquer des rencontres insolites et de la richesse de ses quêtes, soutenu par un environnement sonore de toute beauté et un doublage de bonne facture.

Graphismes et sons : 7/10
Moteur dépassé mais le jeu a un visuel avec une véritable identité. La bande son, elle est impeccable !

Interface de combat : 7/10
Bien mais les combats sont beaucoup trop faciles.

Scénario : 6/10
Scénario principal très fade mais mention spéciale pour les quêtes annexes vraiment passionnantes.

Jouabilité (fun) : 8/10